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D’une forme de sagesse. English version below 

Regard sur l’œuvre de Thanouvone thi-hack Baldine

 

Depuis les années 1990, Thanouvone thi-hack Baldine, peintre et sculpteur, a pour sujet le thème de l’enfermement. Enfermement social, enfermement en soi. Cette distanciation, cette rupture avec les autres, cet homme la connait comme tout le monde. Chacun en fait l’expérience dans sa vie, à des degrés divers. Ce qui est moins commun est que Thanouvone l’a approchée dans son paroxysme en tant que travailleur social dans le domaine psychiatrique/antipsychiatrique, en assistant des handicapés psychiques et mentaux, des autistes, cette partie de nos semblables que le Moyen Age considérait comme des fous, et la folie comme une manifestation du diable. L’hérésie, ne réside-t-elle pas, aujourd’hui, dans notre volonté de museler à tout prix ce qui diffère de l’ordinaire, de la normalité ? Dans ses premiers travaux sur toile ou papier, Thanouvone a voulu suggérer cette folie de contenir la folie par la camisole chimique. De neuroleptiques, d’anxiolytiques, il a fait des essences rares, des fluides appliqués sur des toiles, des papiers, des collages. Il a dessiné, aussi, les visages de ses semblables dissemblables. Peut-être que le déracinement que Thanouvone a vécu en tant que fils de réfugié laotien après le coup d’état de 1975 n’est pas étranger à son empathie.

Travailler et transformer en matières poétiques des substances aussi codifiées que les psychotropes relève de l’alchimie moderne. Nous quittons le domaine de la science médicale pour rejoindre les méandres de l’inconscient et de l’affect. Mais quelle serait la quête philosophale ? Prolonger la vie humaine, changer le plomb en or ? Si le pouvoir des images est certain, la guérison réside surtout à l’intérieur de nous-mêmes. Thanouvone ne s’adresse pas aux initiés. Ses œuvres sont données à tous, soignants comme soignés. Ne sommes-nous pas tous des malades et des morts en puissance, suivant le principe que tout vivant est en sursis face à l’inévitable ? L’humain devrait, donc, cultiver l’humilité et la sagesse, s’unir plutôt que se diviser, se réunir pour affronter la dualité.

De tout cela, il est toujours question dans les sculptures de l’artiste, au travers d’une pratique qu’il développe depuis une trentaine d’années. Ses œuvres sont rares et précieuses. Elles délivrent toujours un message attaché à l’holistique, ce dépassement de l’individualité pour penser l’ensemble. Son matériau de prédilection ? La brique, faite de cette terre argileuse dont la mythologie a dit l’homme façonné. C’est une matière organique, chaude, qui invite au calme, familière et même ordinaire, à la belle couleur rouge orangée. Née de l’association des quatre éléments, la brique est aussi le symbole du bâtisseur. Ce n’est pas pour rien, d’ailleurs, que Thanouvone cite parfois le peintre et sculpteur Per Kirkerby parmi les artistes qui l’ont précédé dans l’usage de ce matériau. Kirkerby crée, avec la brique, des sculptures architectures qui invitent au passage. Ce thème, que Thanouvone considère lui aussi comme fondateur dans son travail artistique, n’est-il pas une occasion de réfléchir sur la dualité ? Le mur, la paroi, le monument, la stèle, le paravent, voire le miroir, sont autant d’écrans que nous sommes invités à contourner, à traverser, à surmonter, à accepter parfois dans leur frontalité souveraine.

Pour appréhender la dualité, l’adversité peut-être, rien n’est plus utile que la sagesse. Celle de Bouddha, peut-être, qui, rappelons-le, est moins un dieu qu’un homme éveillé, ayant dépassé la dualité. L’un des signes de sa haute spiritualité sont ses oreilles, aux lobes très allongés. Le motif du pavillon de l’oreille, cette conque qui ouvre vers l’écoute et la compréhension, vers le sens, se retrouve dans plusieurs œuvres de Thanouvone. On la trouve dans l’un des éléments des Trois singes (2004), trois formes abstraites et organiques dont la réunion renvoie au mythe asiatique des Singes de la Sagesse. « Tout voir, tout entendre et ne rien dire », nous dit l’artiste. Thanouvone transforme la maxime, et suggère le silence qui brise le lien social et humain. Les Oreilles de Bouddha est une œuvre plus monumentale en brique, composée de quatre éléments éclatés mais indivisibles pour accéder à leur signification holistique. Forme fermée et ouverte, elle semble en métamorphose dans le processus d’éveil.

Thanouvone travaille aussi une forme particulière : la stèle, qui nous envoie dans le paradigme du monument. L’œuvre s’intitule Hommage à Cimabue (2002), monument commémoratif imaginaire élevé à un artiste de la pré-renaissance associé à la théorie de la perspective occidentale. Aucun appareillage de maçonnerie ne relie les briques entre elles. Elles semblent naturellement unies. La stèle comporte en relief sur sa face un motif apprécié de l’artiste : le croissant, répété à neuf reprises. L’arc incomplet est tout à fait tourné vers la terre  et ne ressemble donc en rien à l’astre de la nuit. Pourtant, il est porteur d’un symbolisme qui ne lui est pas étranger : navire des âmes, la lune dans sa plénitude est le symbole de la vérité et de la tranquillité. A l’envers, morcelée, elle incarne la croissance et la décroissance de la vie, rappelle le commencement et la fin. Nous retrouvons ce symbole dans la stèle Aux vieillards des Hospices (2002). Le croissant évoque l’idée de cycle, mais aussi, une nouvelle fois, celle de dualité. Thanouvone nous renvoie toujours à la condition humaine, à son ambivalence malgré le désir l’unité. « Nous sommes tous une lune et possédons une face sombre qu’on ne montre à personne », écrit Mark Twain, écrivain américain. Mais, au fait, pourquoi Cimabue ? Peut-être pour la stylisation byzantine, la beauté mystique de ses œuvres, rares. L’architecture, cet art majeur, avait un sens profond pour Cimabue, qui fréquentait d’ailleurs les alchimistes. S’il fut l’un des précurseurs de la théorie de perspective à la Renaissance, nous aurions tort de penser que la notion de plan, de profondeur, n’a intéressé ni les artistes qui l’ont précédé, ni ceux appartenant à d’autres cultures. La perspective unique n’existe pas, seuls s’opposent des systèmes de pensée et de vision qui construisent notre rapport au monde. Souvent, reconnaissons-le, notre vision du monde est étriquée. Nous sommes prisonniers de nos croyances, forgées par notre culture. Dans cette thématique chère à Thanouvone, celle de l’emprisonnement, il a dressé des sculptures « Cages à P.» 2018, acier), comme autant de pièges visuels. Ces formes cylindriques ouvertes, dont la hauteur dépasse celle d’un homme, sont posées à même le sol ou dressées verticalement. Elles ont une présence architecturale, et une profondeur qui laisse passer le regard. Est-ce pour mieux voir que nous sommes d’hypothétiques femmes et hommes libres ? A nous seuls de le décider.

Les plus récentes sculptures de Thanouvone se présentent sous le principe de l’installation (Double passage, 2010). Des croissants de terre cuite colonisent des murs et des fenêtres, comme autant de signes qui ne peuvent nous laisser indifférents. De quoi sont-ils le souvenir ou la trace ? Le croissant apparait encore dans une autre installation in situ en Bourgogne de 2015 à 2019, gravé ou peint sur le tronc des arbres, inscrit sur la pierre des murs comme un jeu de pistes. Où nous conduit-il ? Vers les vestiges d’une civilisation perdue ? Le rêve d’une  civilisation telle que celle que Thanouvone a quitté ? Je pense à l’antique civilisation laotienne, dont l’histoire fut traversée par l’hindouisme et le bouddhisme, et que la modernité a durement éprouvé au cours du violent XXe siècle. Le Laos est devenu une dictature, un état unitaire prétendument démocratique. Cela Thanouvone ne peut l’ignorer, l’oublier. C’est aussi cette mémoire dont il est question dans les œuvres de l’artiste, animé ou armé d’une sage et véritable conscience politique et sociale.

  

Claire Maingon

Paris, mars 2020

 

A form of wisdom

A study of the work of Thanouvone thi-hack Baldine

Since the 1990s, the artist and sculptor Thanouvone thi-hack Baldine, has taken as his subject the theme of confinement. Social confinement, or confinement within oneself. Thanouvone is well aware, as is everyone, of this distancing from, this rupture with, others.. We all experience it in our lives in different degrees.  What is less common is that Thanouvone has experienced it in it its highest degree in that he has worked in the psychiatric/antipsychiatric field. In helping the mentally and physically handicapped, the autistic, those among us who, in the Middle Ages, would have been considered mad, and madness a manifestation of the Devil. Does this heresy not still exist today, in our desire, at all costs, to muzzle those who are different, who don’t conform to the normal? In his early works, on cloth and paper, Thanouvone sought to suggest the madness of camouflaging this madness under a cloak of chemicals. From neuroleptics and anxiolytics, he made rare essences, fluids applied to cloth, paper, collages.  He also drew the faces of these similar yet dissimilar people.   Perhaps his empathy can be found in the uprooting which Thanouvone lived through, as the son of a Laotian refugee fleeing the coup d’état of 1975.

To transform into the substance of poetry, substances also classified as psychotropic, is a form of modern alchemy. We leave the realm of scientific medicine to join the wanderings of the subconscious. But what would the philosopher’s stone be? Finding the elixir of life? Changing lead to gold? If the power of these images is undoubted, the cure resides above all in ourselves. Thanouvone does not address himself to initiates. His work is open to all, carers and cared for alike. Following the principle that all life is a reprieve against the inevitable, are we not all in fact, the sick and the dead? Thus humanity must cultivate humility and wisdom, unite, rather than divide, unite to confront duality.

This, above all, is always the subject of the artist’s sculptures, developed in a practice that has spanned 30 years. His works are rare and precious. They always deliver a message concerning the holistic; the overcoming of the limits of individuality in favour of the whole. And his favourite material? Brick. Made from that earth, that clay, the material from which mythology says man is made. It is an organic material, warm, calming, familiar, even ordinary, with a beautiful red-orange colour. Born of the four elements, brick is also a symbol of the builder. It is not for nothing, then, that Thanouvone sometimes cites the painter and sculptor, Per Kirkeby among those who have preceded him in the use of this material. Kirkeby created, in brick, architectural sculptures which invite one to wander through them.   Does not this theme, which Thanouvone also considers fundamental to his artistic work, give one the opportunity to reflect upon duality? The wall, the fence, the monument, the wind break, even the mirror, are also screens which we are invited to go round, across, surmount, and sometimes even to accept as absolute boundaries.

In understanding duality,  adversity, perhaps, nothing is more useful than wisdom. Perhaps that of the Buddha who, let us recall, is not so much a god as an awakened man, one who has gone beyond duality. One of the signs of his high spirituality is his ears, with their very long lobes. The motif of the ear, that shell which opens to hearing and comprehension, to the senses, is a recurring theme in Thanouvone’s work. One finds it as one of the elements in Trois singes (2004) three abstract and organic forms, the combination of which, the artist tells us, recalls the oriental myth of the Three Wise Monkeys, who see all, hear all and say nothing. Thanouvone inverts the maxim, and suggests the silence which breaks social and human ties.  The Oreilles de Bouddha is a more monumental work in brick, composed of the four fragmented, but indivisible, elements, to emphasise their holistic significance. Closed yet open, it seems to be a metaphor for the process of awakening.

Thanouvone also works in a very individual form: the stele, which leads us to the paradigm of monuments.  The work entitled Homage to Cimabue (2002) an imaginary commemorative monument raised to a pre-renaissance artist associated with the occidental theory of perspective. No special masonry equipment binds the bricks together. They seem naturally united. The stele carries in relief on its front a motif much favoured by the artist: the crescent, repeated nine times. The incomplete arc is turned completely towards the Earth, and thus in no way resembles the moon. Yet, it carries a symbolism to which she is no stranger: the ship of souls, the Moon, in her fullness, is a symbol of truth and tranquillity. On the other side, fragmented, she embodies the waxing and waning of the body, reminding us of beginnings and endings. We also see this symbol in another stele, Aux viellards des Hospices (2002). The crescent invokes the idea of a cycle, but also, once again, the idea of duality. Thanouvone always draws us back to the human condition, its duality in spite of its desire for unity.  “Everyone is a moon and possesses a dark side which we never show to anyone”, wrote the American writer Mark Twain. But, in fact, why Cimabue? Perhaps for his Byzantine stylisation, the rare, mystical beauty of his works. Architecture, that master art, had a profound meaning for Cimabue, moreover, he frequented alchemists. If he was one of the precursors of the Renaissance theory of perspective, we would be wrong to think that the idea of plane, of depth, had not interested the artists who came before him nor those of other cultures. A unique perspective does not exist, only contrasting systems of thought and vision which constitute our relationship with the world. Often, we must recognise that our vision of the world is too narrow. We are prisoners of our beliefs, forged in our cultures.  In this theme of imprisonment, which is dear to Thanouvone, he has arranged his sculptures Cages a P (2018, steel) as if they were a visual traps.  These open, cylindrical forms, taller than a man, are arranged either on the ground or vertically.  They have an architectural presence, a depth through which one can look. Is that the better to see that we are only theoretically free men and women? Only we can decide.

Thanouvone’s most recent sculptures take the form of an installation, Double Passage, (2010). The terra cotta crescents colonising the walls and windows are signs which cannot leave us indifferent. Of what are they the memory or the trace? The crescent appears also in an installation in Bourgogne, in situ 2015-2019, carved or painted on tree trunks, inscribed on stone walls, like a treasure hunt. Where is he leading us?  Towards the vestiges of a lost civilization?  The dream of a civilization such as Thanouvone has left? I think of the ancient Laotian civilisation, whose history encompasses Hinduism and Buddhism, and which modern times have sorely tested in the course of a violent twentieth century. Laos has become a one party state, pretending to be a democracy. This is something Thanouvone can neither ignore not forget. It is also this memory that is the subject matter of the artist’s works, animated, or reinforced, by a truly wise social and political conscience.

 



 

Entretien avec Claire Maingon en novembre 2020

1) Sartre a écrit ‘l’enfance décide’. Penses tu que ton enfance a influencé ta vocation d’artiste?

 

Thanouvone Thihack Baldine : Je pense que c’est vers l’adolescence au moment où la guerre a éclaté au Laos en 1975. J’ai dû probablement porter cette énergie créatrice que j’ai gardé en moi vers l’âge de 19/20 ans ( 1979/80 ) ce qui m’a amené à passer un concours et fût admis aux Beaux-Arts de Lille. Après une rupture pour raison de survie et financière je suis rentré par la suite aux Beaux-Arts de Dunkerque pendant un an en 1986. Suite à une deuxième rupture, j’ai enfin réussi à retourner aux Beaux-Arts de Dunkerque de 1989 à 1994. A l’issu de ce parcours laborieux et de persévérance, l’art est devenu une activité vitale pour moi. Quant à Sartre et l’enfance, je ne connais pas du tout.

Durant mon enfance, je n’avais aucune notion sur l’art. Je ne fréquentais pas les musées, ni les galeries d’art, ni les expositions. Je n’étais pas baigné dans un milieu familial artistique. Nous étions plutôt intéressés par l’art traditionnel Lao et les peintures Bouddhistes.

2) Créer, est-ce toujours retourner vers l’enfance, l’essentiel, le centre de nous mêmes?

 

Th.Th.B. : A ma connaissance et les acquis intellectuels et individuels que j ‘ai pu découvrir, lire et rencontrer. Je pense que la création est un acte conceptuel de construction, de fabrication, de recherche, de filiation, que l’enfant n’a pas  encore assez de maturité, de connaissance. Il doit expérimenter des étapes et faire des rencontres afin d’élaborer sa création.

Personnellement, je me souviens que j’ai commencé à dessiner mes premiers dessins «  Village Lao » avec du coloriage de crayon couleur vers l’âge de 8 ans environ pour un concours de dessin à l’école de Paksé. Je ne pense pas que c’était de la création c’était plutôt une reproduction de ce que j’ai vu ou imaginé.

La création est un acte de réflexion, de conception… Je ne pense pas que c’est quelque chose qui tombe du ciel. Certes, certaine personne est plus ou moins

sensible et émue que d’autres. L’enfant est plutôt inspiré par l’invention, l’imaginaire…il créera lorsqu’il sera adulte…et la route est longue.

Je pense à Miro qui a utilisé des dessins d’enfants, ce ne sont pas ces derniers qui ont créé ses œuvres.

De même que Tim Rollins & K.O.S. qui avait travaillé avec des étudiants et des enfants dans le Bronx.

Par rapport à la citation que Joseph Beuys : «  Chaque homme est un artiste », je pense qu’il y a eu un amalgame, il voulait dire que chaque être humain a une potentielle force créatrice en lui dans tous les domaines et non qu’en tant qu’artiste au sens stricte de l’art.

«  L’acte de la création est l’acte de la résistance à la mort «  Gilles Deleuze.

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3) Quels sont tes liens avec le Laos ? Est ce Que ta culture d’origine influence ton travail et de quelle manière ?

 

Th.Th.B. : Je pense que ma culture d’origine n’influence pas forcément mes travaux artistiques. Néanmoins depuis le workshop que j’ai réalisé avec ma compagne ( Thihack Baldine ) ainsi que la participation d’un groupe d’étudiants et quelques professeurs laotiens en 2006 et 2008 aux Beaux-Arts de Vientiane et de Savannakhet au Laos. J’ai commencé à utiliser des écritures laotiennes et sens scripte bouddhiste, reproduction d’images d’animaux, des formes d’ornements et des matériaux provenant du Laos. La culture Lao ne prend pas le dessus sur ma création, mais les attitudes de la société oui, car vis à vis de mes propos critiques sur l’enfermement social. Au Laos on n’enferme pas les personnes âgées dans les EHPAD, ni les personnes dérangées psychiquement en hôpital psychiatrique. La majorité vit dans la famille, comme en France pour nos anciens jusqu’au XX ème siècle.

4) Pourquoi la sculpture? Que rapporte cette pratique est elle complémentaire au dessin?

 

Th.Th.B. : Je pense que mes dessins permettent l’élaboration de mes sculptures. C’est la base je crois, sans dessin, pas de sculptures. Ces deux médiums sont autonomes. Et il en faut des dizaines, des centaines de dessins afin de voir éclore une sculpture. Je pense également aux écrivains, sans mot, ni texte, pas de livre.

  • Rodin : « C’est bien simple: mes dessins sont la clé de mon œuvre ». 
  • Vincent Barré : « Cinq pains – le pain. Au-dessus des dessins, une phrase qui sonne comme une déclaration d’intention, un impératif moral et esthétique : « faire un art qui soit aussi nécessaire qu’une boule de pain ». Sous les dessins, les notes elliptiques d’un « projet pour un musée » : le nom de Stoskopff invite à y lire l’origine de l’exposition « reposer, regarder » du musée Malraux. »

 ( Cyril Neyrat ).

  • Richard Deacon : « Je dessine parce que je m’ennuie ». il a commencé à

dessiner un des premiers dessin « Orphée » au début de son parcours

artistique.

  • Brancusi : « quelques 100 sculptures majeures de l’artiste dispersées à travers le monde, complétées par une quarantaine de dessins et de photographies originales. C’est une œuvre fondamentale pour la compréhension de la naissance de la sculpture moderne ».
  • Cimabuë : « il marqua un goût particulier pour les arts du dessin, il donna les premières lumières à la peinture . Cimabuë enleva de ses ouvrages cet air de vieillesse en rendant les draperies, les vêtements et les autres détails plus vivants et naturels, plus gracieux et souples que dans la manière grecque, toute pleine de lignes droites et de profils aussi rigides que dans les mosaïques. » ( Vasari ).

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Vis-à-vis de la sculpture je pense que c’est un médium qui est accessible au visuel et au touché. Les matériaux sont réalisés pour résister par rapport aux intempéries, aux temps qui passent. Pour ma part, j’ai toujours eu inconsciemment en moi ce médium sculptural. Un professeur aux Beaux-Arts m’a dit un jour : » Tu es plus sculpteur que peintre dans la réalisation de tes peintures ». C’est curieux n’est-ce pas qu’il apercevait l’existence de ce lien ?

En 2001/2002, j’ai fait des sacrifices et des efforts importants afin d’intégrer l’E.n.s.b.a. à Paris et provoquer des rencontres avec des professeurs / artistes dont celle avec Vincent Barré qui m’a ouvert l’horizon de la sculpture.


5) A qui souhaites tu t’adresser ?

 

Th.Th.B. : Je pense que mes créations comme d’autres artistes ont pour but d’atteindre le plus grand nombre de personnes possibles. Non au sens de ne toucher que des spécialistes de l’art et des personnes qui se rendent aux foires d’art. Malgré la démocratisation de l’art, accès à la culture pour tous, il faut s’en méfier. Je crois que les personnes qui s’intéressent à l’art font parties de ceux qui s’invertissent par des lectures, des expos, des recherches, des conférences…ou sont habitées par une passion dévorante. Surtout, vis-à-vis de la sculpture moderne et contemporaine, je pense que les amoureux de ce médium sont moins nombreux que les autres disciplines de la création. C’est pourquoi il me semble que c’est difficile d’atteindre tout le monde. Les œuvres demandent un effort individuel important pour les appréhender et les comprendre.